Le 13 juillet 2015, Jérôme Domaerel, un intérimaire calaisien de 40 ans, basculait dans une rigole de fonte au haut-fourneau nº4 d’Arcelor Mittal à Dunkerque.
Huit ans après, l’enquête sur la mort de Jérôme Domaerel est au point mort. Sa famille a témoigné pour l’émission Complément d’enquête, qui doit être diffusée jeudi 20 avril.
En se replongeant dans nos archives, on s’aperçoit que tout est allé assez vite. Dans un premier article plutôt factuel sur l’accident, paru deux jours après le drame, le 15 juillet, on retrouve le communiqué d’Arcelor Mittal et les premières questions du CHSCT.
Celui-ci salue la prise en charge du personnel par Arcelor, jugée à la hauteur avec suivi psychologique et saisine de l’inspection du travail. Mais les premières critiques sont déjà là, et concernent un manque de prévention, un recours abusif à des intérimaires insuffisamment formés… D’autant qu’est évoqué un sérieux avertissement, survenu le 2 juillet 2015 au haut-fourneau numéro 2 : un intérimaire d’Ascométal était tombé juste à côté d’une coulée.
Le 17 juillet, Nord Littoral consacre un article plus intimiste, consacré au portrait de la victime. Le lendemain, le journal évoque les rumeurs qui persistent aujourd’hui : déjà, la responsabilité de la victime est évoquée, qui aurait été surpris par un bruit ou la réaction d’une machine et se serait réfugié « là où il ne fallait surtout pas aller. »
Des rumeurs qui suscitaient l’indignation de Bernard Collin de la CGT, qui estimait que quand bien même cela expliquerait l’accident -et rien n’était alors sûr-, cela signifiait surtout que les intérimaires comme Jérôme étaient trop exposés et pas assez formés.