L’histoire de la C.G.T. AMF Dunkerque

Préambule :

La décision de construire un site sidérurgique à Dunkerque a été prise  en 1956.

L’atout principal de Dunkerque : le choix côtier qui permet le transport des matières premières (minerais, charbon…..etc…) par de grands navires.

A noter que sur les 500 ha qu’occupe l’usine, une centaine a été récupérée sur la mer.

Les travaux furent menés à bien en 3 ans de 1959 à 1962.

La première réunion du Comité d’Entreprise a eu lieu le 20 novembre 1961 sous la présidence de Monsieur BOUDOT. A cette époque, la C.G.T. n’était pas représentée sur le site d’Usinor Dunkerque.



En 1962, il existait trois commissions au sein du C.E. :

  • Colonies de vacances ;
  • Sports, loisirs, campings ;
  • Caisse de solidarité et de secours.

Peu à peu, la C.G.T. s’implante sur le site sidérurgique et, à l’issue d’un conflit très dur à l’Aciérie 1 pour la première fois est élu un secrétaire C.G.T. au C.E. le 16 novembre 1964. Il s’agit de Casimir BIECQ.

Septembre 1965 ; mise en place de la Commission « Essais Professionnels ».

Le 18 avril 1966 ;

La direction provoque une réunion exceptionnelle du C.E. pour préparer la venue du Président de la République. Les membres  C.G.T., FO, CFDT et CGC déclarent qu’ils ne participeront pas à la réception afin de protester contre la politique sociale du Gouvernement.

Ces organisations syndicales appellent à la grève générale ce jour-là.

1967 ; plusieurs conflits sociaux ont lieu au Hauts Fourneaux à l’initiative de la C.G.T.

Janvier et Février 1968 :

De nombreux mouvements de grève sont observés à l’Aciérie et aux Hauts Fourneaux avec comme revendication principale : la réduction du temps de travail pour les postés. A savoir le passage de 48 heures à 42 heures sans perte de salaire.

Le 8 avril 1968 : le C.E. se réunit pour la dernière fois avant les événements qui vont paralyser l’usine pendant plusieurs semaines.

1er Mai 1968 : plus de 5 000 manifestants de la place du Mynck à la gare de Dunkerque.

Le 20 mai 1968 :

Un cahier de revendications est remis à la direction par les délégués C.G.T.

Le 28 mai 1968 :

La mairie de Grande Synthe est gérée par le Comité de Grève des communaux qui organise l’aide aux grévistes, le contrôle des prix dans les commerces alimentaires, les gardes d’enfants, le service santé….etc…..

Le 30 mai 1968 :

20 000 manifestants à Dunkerque à l’appel de la C.G.T. et de la F.E.N. Participent également à cette manifestation des syndiqués CFDT – FO et CGC.



Le 6 juin 1968 : les délégués d’Usinor Dunkerque sont reçus à Paris.

Le 7 juin 1968 : Rupture des négociations à Usinor Dunkerque.

Le 8 juin 1968 :

Nouvel échec des négociations à Usinor Dunkerque qui provoque une manifestation inopinée à Grande Synthe. 700 à 800 personnes au départ à l’appel de l’intersyndicale menée par la C.G.T.. A pied, ils seront 1 500 à Saint Pol sur Mer et feront jonction avec les métallos de Dunkerque sur le Pont Europe pour se rendre à la Sous - Préfecture.




Le 11 juin 1968 : les nouvelles propositions du patronat de la sidérurgie sont rejetées à Usinor Dunkerque.

Le 13 juin 1968 : la direction remet un projet de protocole d’accord qui est à l’examen du Comité de Grève. A l’issue d’une consultation du personnel, la grève continue.

Le 20 juin 1968 :

La grève continue sur le site sidérurgique. Une entrevue est organisée avec l’Inspecteur du Travail. Les 2 000 salariés des entreprises sous-traitantes ont repris le travail le 4 juin et votent une motion car ils ne peuvent toujours pas entrer dans l’usine.

Le samedi 22 juin 1968 :

Le Comité de Soutien d’Usinor Dunkerque qui a reçu de nombreux dons, accorde des secours aux salariés.

A l’issue d’une réunion paritaire  laborieuse, un vote à bulletin secret est organisé.

Le lundi 24 juin :



Le résultat du vote est le suivant. 70 % des inscrits ont participé soit 3 052 salariés sur les les 4 336. Pour la reprise du travail 1 628 soit 53,6 % et contre la reprise 1 413 soit 46,50 %.

Les deux blocs étant pratiquement égaux, la direction locale du site n’a pas voulu prendre la décision d’ouvrir les portes. La direction nationale décide l’ouverture pour l’après-midi du 25.

Mardi 25 juin 1968 :



Heurts entre les partisans de reprendre le travail et le piquet de grève. D’abord très calme de chaque côté du barrage. Un commando de 50 à 80 hommes s’élance au cri « on y va ». Les lances à incendie sont mises en batterie. Les discussions sont reprises le soir. Un compromis intervient. Un meeting est prévu le lendemain.

Mercredi 26 juin :

Lors du meeting, un vote massif à main levée pour la reprise du travail dès le matin.



USINOR DUNKERQUE est la dernière entreprise ayant repris le travail.



Ce qui a été obtenu à l’issue du conflit des sidérurgiques d’Usinor Dunkerque :

  • Hausse substantielle des salaires ; + 10 % ;
  • Passage de 48 heures à 42 heures pour le personnel feux continus et réduction du temps de travail d’une demi-heure par semaine pour les discontinus .
  • Droit syndicaux : constitution de syndicats ou section syndicales dans l’entreprise, heures de délégations pour les délégués suppléants, mise en place d’un local syndical équipé…etc…..
  • Décision d’ouvrir des négociations d’une convention collective propre à la sidérurgie du Nord .
  • Indemnité de reprise, paiement d’une partie des journées de grève, amélioration de la prime de bonne marche….etc……


La première réunion du C.E. après les événements de 1968 a eu lieu 19 septembre.

4ème trimestre 1968 : démarrage du H.F. 3

Septembre 1969 : démarrage de la COKERIE.

La suite pour bientôt . . .